Embarquez pour le convoyage d’une flotte Leopard Catamarans
Découvrez le déroulement d’une mission de convoyage de 16 catamarans Leopard avec Cédrik, matelot professionnel sur Capt’n Boat.
Briefing, rencontre avec les équipes, déchargement cargo, convoyage puis préparation des bateaux et finalisation des gréements, Cédrik nous embarque avec lui pour cette mission atypique !
1. La mission : convoyage et préparation des catamarans Leopard
La mission, nommée Medship 1; était de réceptionner 16 bateaux Leopard Catamarans arrivant par Cargo à Fos-sur-Mer. Puis de les convoyer jusqu’au Port Saint Louis du Rhône pour finir leur préparation en vue d’une distribution dans différentes destinations européennes. Les catamarans allaient de 40 à 53 pieds à moteur et à voiles.
L’entreprise Leopard Catamarans a donc fait appel à Capt’n Boat pour trouver 4 équipages composés d’un capitaine et d’un matelot. Parmi eux, Cédrik a été sélectionné pour mener à bien cette mission.
Lui-même propriétaire de voiliers, Cédrik s’est professionnalisé il y a quelques années pour devenir marin pro. Aguerri de mécanique, il a rénové lui-même son bateau, et compte à son actif de nombreuses navigations, une saison d’hivernage et un convoyage Tunisie – Toulon. Cette nouvelle mission correspondait parfaitement à son profil de matelot.
2. Rencontre et briefing avec les équipages
« C’est en début d’après-midi à la capitainerie de Port Saint Louis du Rhône qu’était fixé le RDV pour débuter la mission Medship 1. Les responsables de l’entreprise Leopard Catamarans attendaient les 8 marins recrutés par l’intermédiaire de Capt’n Boat pour nous présenter les détails de la mission. Pour l’occasion, le responsable monde de la logistique de l’entreprise avait fait le déplacement depuis les Etats Unis pour superviser l’opération.
Au cours de cette première heure de briefing et de prise de contact, des binômes Skipper / matelot furent formés, et on énonça le rappel des règles de sécurité et le programme de la mission. »
« Le premier jour sera consacré au déchargement du cargo Amélie amarré à Fos-sur-Mer et au convoyage des catamarans sur près de 2,5 milles vers les quais bordant le canal Saint Louis.
Les 5 jours suivants devront permettre la préparation des navires, inventaires et contrôles techniques minutieux par les équipes de Leopard Catamarans, retrait des protections de voyage, remplissage des réservoirs et finalisation des gréements¹ par les 8 marins (gréement courant, lazy bag², voiles….).
Cette après-midi de présentation s’achevait par la visite des quais qui devaient accueillir le convoi du lendemain ainsi que par la présentation d’un Leopard Powercat déjà présent sur le bitume du chantier de Port Navy Service.
Le soir, nous (les équipages) avons rejoint l’hôtel et le confortable cottage réservé par l’armateur pour cette première nuit. »
3. Déchargement du cargo et remise à l’eau des catamarans
« A 7h du matin, nous étions sur le quai, prêts à rejoindre le cargo en utilisant le zodiac neuf mis à l’eau la veille pour la mission. Dès que l’ordre fut donné, nous avons rejoint les responsables Leopard Catamarans déjà postés sur le cargo pour superviser les treuillages, pré-installer les pare battages³ et brancher les batteries pour la mise en route des navires, une fois posés sur l’eau. »
« La météo bien que finalement sèche, proposait un vent dépassant parfois les 20 nœuds et orienté perpendiculairement au cargo, de sorte qu’il ramenait vers les flancs du monstre en fer, les coques presque frêles des 16 catamarans de 50 pieds suspendus au bout des élingues⁴ de la grue du navire.
Les dockers tiraient alternativement sur de longues sangles fixées aux catamarans pour que le bâbord⁵ de ceux-ci reste bien parallèle au cargo pendant leur descente vers la mer. »
« Sur le zodiac, nous étions prêts à sauter à bord, une fois les catamarans à la mer.
Les matelots faisaient alors rapidement le tour du bateau pour dégager toutes les sangles de manutention, évitant le risque d’enroulement dans les hélices. Les skippers de leurs côtés, rejoignaient le poste de pilotage pour lancer les moteurs et se dégager du cargo pour rejoindre les eaux plus abritées du canal…
Le clapot sous l’effet du vent s’échinait à contrarier la manœuvre et le pilote du zodiac dû prendre part au dégagement, en tractant les navires par leurs étraves⁶ tribord. »
« Trois duos de marins ont ainsi enchaîné les convoyages jusqu’aux quais de stockage où les attendait un des matelots chargés de leur accueil et de l’optimisation des stationnements pendant les rotations.
Le dernier navire fut mis à l’eau à la nuit tombée, laissant seul à bord l’imposant trimaran SVR Lazartigue, skippé par François Gabart, pour la dernière étape de son rapatriement à Lorient. »
« Cette première journée de grande intensité s’achevait par un temps de convivialité partagé avec l’ensemble des acteurs de l’opération. Le soir chaque binôme partit pour passer la nuit à bord des bateaux fraîchement déchargés : une cabine double avec douche et WC individuels pour chaque marin. »
4. Préparation des catamarans Leopard et gréement
« Le lendemain eut lieu la deuxième phase de la mission, c’est-à-dire la préparation des bateaux. Sur la base des instructions transmises par l’équipe technique, s’enchaînèrent alors montages et installations plus ou moins aisés, de génois, de chariots de grand voile, de ris⁷ automatiques.
Si le vent toujours présent en cette deuxième journée interdisait le montage des grandes voiles, il ne stoppa pas les premières ascensions en tête de mât, pour installer les girouettes, connecter l’électronique et descendre les drisses⁸. »
« Petit stress, quand, à plat ventre sur le boudin du zodiac, il fallait aller frapper les « haubans⁹ » du bout dehors, sur l’étrave interne à 30 cm au-dessus de l’eau. Le doigt dans l’anneau pour stabiliser la distance avec l’annexe, la manille et le câble dans ce qu’il restait de place dans la main, pour sceller avec une vis l’ensemble… Et éviter le désagrément d’un bain prématuré en mars ! Heureusement chacun restât au sec. »
« Enfin, en coopération avec l’équipe de nettoyage qui avait grossi les rangs, se succéda le ballet des allers et venus à la station service du port, pour remplir les presque dix milles litres de gasoil nécessaires à la mise à niveau des réservoirs de l’ensemble de la flotte.
La mission terminée, c’est avec une satisfaction générale que put se tenir le dernier débriefing. Nous étions nombreux pour qui ce genre de mission était une première ! »
5. Paroles de matelot : une expérience enrichissante techniquement et humainement
« C’était la première fois que j’étais engagé dans une mission pour laquelle je participais au déchargement de navires depuis un cargo, avec cette fréquence de rotation et la gestion logistique que ça implique.
Le premier déchargement de catamaran fut un tantinet stressant, avec toutes ces élingues dans l’eau à sécuriser, en gardant un œil sur la distance bateau – cargo etc. Mais au final ce fut une adrénaline positive. »
« J’ai particulièrement apprécié travailler au milieu de tous ces skippers (6 Capitaine 200 Voile sur les 8 marins recrutés). L’action sur un navire relève souvent, pour de bonne raison, d’une organisation assez verticale. Mais là, chacun avec son expérience et son caractère, dans une situation assez inédite, trouva progressivement sa place dans une bienveillance partagée.
Personnellement, pour moi qui suis un néo matelot professionnel et qui fut le directeur d’une organisation pendant dix années, ce fut une expérience de positionnement, d’écoute et de prise de recul particulièrement intéressante.
Pour le reste, je demeure un éducateur sportif féru de bricolage : dès qu’arrive l’engagement physique et que je peux avoir en main cliquet et pince multiple, je suis dans le métier passion. Et à la différence de la rénovation de mon voilier ou de l’autoconstruction de ma maison, je pouvais partager ce plaisir avec des pairs !
En conclusion, que ce soit en mer directement ou pour préparer une navigation, je serai ravi d’expérimenter à nouveau ce type de mission. »
– Récit de Cédrik B., photos de Cédrik B. et Samuel B. –
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² Lazy-bag : Type de gréement appliquée à une voile pour aider à la manipulation de la voile pendant la prise de ris et l’enroulement.
³ Pare battages : Protection utilisée entre un bateau et un quai ou un autre bateau lors d'un amarrage.
⁴ Élingues : Cordage, câble qui permet d’entourer des objets pour les soulever.
⁵ Bâbord : Le côté gauche d'un navire, en regardant vers l'avant.
⁶ Étraves : Pièce qui termine la coque vers l'avant en formant la proue d'un navire.
⁷ Ris : Partie d’une voile qu’on peut replier pour diminuer sa surface.
⁸ Drisses : Cordages servant à hisser et fixer une voile.
⁹ Haubans : Nom générique des câbles et cordages qui assurent le soutien latéral des mâts d'un voilier.